Les projets d’aménagement et d’urbanisme sont tous soumis actuellement à une réflexion préalable sur la dimension paysagère et la nécessité de végétaliser le site aménagé. On parle alors d’aménagement paysager. Néanmoins, il est à noter que ce sont majoritairement des plantes ornementales (palmiers, bougainvilliers etc.) qui sont installées et considérées comme de la végétation à part entière participant au retour de la nature en ville. Le retour de la nature en ville par la mise en place d’une végétation quasi-exclusivement ornementale concourt-il véritablement à la reconquête de la biodiversité ?
Mais, peut-on considérer que la reconquête de la biodiversité végétale en ville pourrait également avoir un impact sociétal ? la reconquête de la biodiversité végétale pourrait-elle contribuer à l’affirmation de l’identité du site ?
La Martinique est une île française caribéenne. Son statut en fait un territoire qui se soumet aux directives gouvernementales. Au vu de son histoire, il s'agit de fait d'un territoire en proie à des fortes luttes sociétales sur fond de réappropriation culturelle.
La reconquête de la biodiversité végétale locale, typique de ce milieu tropical empreint d’une histoire de migrations, de transferts multiples, ne pourrait-elle pas de fait œuvrer en faveur de la réaffirmation de l’identité et de la culture locale ?