Les objets de la recherche

LA CARAIBE

Dynamiques historiques et socio-spatiales Territoires, environnement et patrimoine

Une histoire de la Caraïbe ne peut se satisfaire de découpages académiques ailleurs signifiants. Elle s’inscrit dans la longue durée, depuis les premières occupations humaines jusqu’aux phénomènes de l’ultra contemporain, ceux qui fondent du reste le devenir socio-spatial en cours et à venir des territoires, objets des recherches en géographie. Cette vision dynamique, inscrite dans la longue durée, du passé plus ou moins lointain jusqu’aux présent et futur, objet de projections, appelle au positionnement de ces deux disciplines dans une totale complémentarité et pleine intégration du temps et de l’espace. Les présences et résonances du passé dans les quotidiens (patrimonialisation, constructions mémorielles, luttes de reconnaissance, etc.) sont tout particulièrement inscrites dans le présent, contribuant aux processus en devenir de la territorialisation. La recherche fait donc appel aux sources et aux outils croisés de l’archéologie, de l’histoire et de la géographie (archives, témoignages oraux, iconographie, vestiges matériels et immatériels, enquêtes de terrain, cartes, statistiques, etc.). Le regard, centré sur la Caraïbe, se veut novateur par une approche multiscalaire des phénomènes historiques à l’origine du développement des sociétés antillaises et guyanaises. La recherche aborde aussi les dynamiques de la Caraïbe, plus particulièrement insulaire, en intégrant tant les composantes socio-spatiales qu’environnementales des territoires et des sociétés, sous l’angle des contraintes actuelles et à venir notamment par l’emboîtement des échelles, les approches multicritères, les représentations et les analyses des données géographiques….

Trois niveaux d’échelle qui rassemblent analyse archéo-historique et analyse géographique peuvent ainsi être distingués.

Un premier, micro. Les échelles d’analyse ont souvent été envisagées au niveau du pays, de l’île. Il s’agit désormais d’interroger des niveaux encore inférieurs de découpage, par exemple quartiers, paroisses, mais toujours afin de mieux relier ces connaissances affinées. Ce niveau d’analyse s’intéresse plus particulièrement à une histoire des quotidiens, une histoire « des gens », de la terre et des terroirs, des espaces vécus. Si des éléments de cette histoire sont déjà en partie disponibles, elle n’a pas encore été constituée véritablement en objet de recherche. La construction de bases de données, appuyées notamment sur les outils de l’analyse des réseaux permet, tout en envisageant le croisement des informations recueillies, d’envisager une dimension plus systématique.

Le deuxième niveau d’analyse concerne les dynamiques internes et les circulations dans la Caraïbe, à partir notamment de la notion d’archipel : transferts, échanges, migrations, réseaux, flux. Elles peuvent être déclinées autour de thèmes déjà en travaux : proximités sanitaires (épidémies, lectures étiologiques et itinéraires thérapeutiques), émergence d’une identité urbaine, cabotages et commerce interlope. Elles permettent, sans négliger les relations avec les métropoles, de repositionner la richesse des échanges et mouvements au niveau du bassin Caraïbe. Le troisième niveau, macro, vise une approche connectée, appuyée sur des études comparées. Elle entretient donc des liens avec de grands domaines d’investigation avec lesquels l’histoire antillaise est en contact : Histoire atlantique, impériale, coloniale, maritime, esclavage(s). Il s'agit à la fois d’utiliser ces différentes perspectives mais également de les ensemencer par une approche affinée et contextualisée de leur pan Caraïbe.

Ce troisième niveau cherche également par une approche comparée à utiliser d’autres territoires de références en s’appuyant notamment sur la notion de mers « intérieures » (cf comparaisons Caraïbe/Méditerranée). Ces apports sont adossés à des réseaux auxquels l’équipe participe (GIS Histoire Maritime, LIA CIRESC) ainsi qu’à l’implication forte de membres de l’équipe dans des instances internationales, notamment au niveau caribéen (Association of Caribbean Historians, Association Internationale d'Archéologie de la Caraïbe, Institut des Amériques). L’architecture du projet centré sur l’actuel est construite à partir des principaux enjeux contemporains de la Caraïbe tels que les risques naturels majeurs, écologiques et sociaux, des modalités innovantes de développement basées sur un aménagement maîtrisé, et une nécessaire adéquation entre les pluri-contraintes régionales et la mondialisation.

Les recherches qui sont menées s’intègrent pleinement dans leur contexte régional, comme elles l’ont fait précédemment. Elles contribuent notamment à constituer des réponses concrètes aux besoins des Régions qui sont, non seulement des financeurs potentiels, mais aussi en quête de solutions aux problèmes à résoudre. Plus que jamais, dans les entités politico-administratives de nos Territoires (Collectivités d’Outre-mer [Saint-Martin et Saint-Barthélemy], Région avec Assemblée unique [Martinique], Département Région d'Outre-Mer [Guadeloupe], les acteurs et décideurs ont besoin de s’adosser à des structures qui les aident à la décision. La recherche se doit en effet non seulement d’analyser les sociétés et les territoires avec le recul de la démarche scientifique, elle se doit aussi d’oeuvrer à faire évoluer les espaces et les sociétés d’études, de sorte à répondre aux dysfonctionnements détectés. Elle accompagne les acteurs dans leurs missions.

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