« Pouvoir », un thème large et inspirant dont nous souhaitons éclairer les dimensions spatiales. Terme polysémique, à la fois substantif et verbe, si le langage courant assimile le « pouvoir » à une institution, l’Etat, ce terme est bien plus vaste. En géographie, cela renvoie vers la géographie politique et la géopolitique, mais aussi vers toutes les analyses des rapports de domination. Le pouvoir, c’est d’abord une relation entre deux ou plusieurs acteurs et, pour les géographes, c’est une relation d’acteurs sur un ou des territoires, qui prend différentes formes. Le pouvoir s’inscrit dans des spatialités toujours plus diffuses et multiformes, ce qui appelle aussi à interroger les acteurs qui le contestent, et toutes les formes de contre-pouvoir.
« Pouvoir », c’est également un verbe qui indique une « capacité d’agir ». La dimension émancipatrice des processus d’« empouvoirement » interpelle et amène à penser ces relations par le bas, comme par le haut. Par l’observation et l’étude des espaces et des sociétés, ici et ailleurs, les géographes découvrent et analysent ces relations et les questionnent. La discipline réfléchit aussi à son rapport au pouvoir et aux manières dont son travail peut être mis au service des puissants ou des rebelles.